Adieu Meringue!

Adieu Meringue! est un très seule en scène où Meringue, dernière créature de la planète, dernière parce qu’être la première, c’était déjà pris. fait ses adieux à Pudding son iguane . Dans ce dernier hommage, Meringue questionne ce monde aux mille et une cases auquel il en manque irrémédiablement toujours une : la nôtre. Comment survivre dans ce monde de brutes? Comment se relever de tout ? Comment être tout court ? Et pour habiller de paillettes son récit, s’invitent des personnages qu’elle fait vivre avec des bouts de ficelle : Bruce et Rousse, deux poules nymphomanes, une armée de soldats Frontex, deux jumeaux serpents séducteurs et bien d’autres. Et parfois, elle chante : une reprise de Luz Casal, un zénith de Tina Turner, une comédie musicale de son cru et Big Bisou de Carlos parce que seul l’amour compte.

« J’ai toujours été presque. Presque jolie, presque intelligente, presque riche, presque célèbre, presque généreuse, presque fidèle, (…) presque ici, presque ailleurs. J’ignore ce qui fait que l’on est vraiment quelqu’un ou que l’on passe à côté de sa vie, qu’on se sent toujours presque soi, mais pas tout à fait. Eh bien tu vois, le jour où Pudding m’a dit : Meringue, (…) tu es une Autruche. Là, tout a changé. Parce que dans l’autruche, il y a de la plume, et la plume ça me connaît. »

Meringue

MERINGUE, UN JOLI MONSTRE

L’idée de la création d’Adieu Meringue a émergé à la suite de la lecture de « Jolis jolis monstres » de Julien Dufresne Lamy qui dépeint l’univers des Drag à New-York de leur émergence aux années 2020. Touchée par ces créatures, je ne pouvais plus m’en séparer et Meringue est née, loin d’être une drag, mais créature quand même et j’ai eu l’envie de l’emmener dans l’espace public.

Le défi d’un seule en scène me trottait dans la tête depuis longtemps, et j’avais envie de prendre ce risque. Raconter la nécessité d’être ensemble par la solitude. Et quoi de mieux qu’un seule en scène pour le faire. Reprendre aussi des artistes, m’en emparer à travers Meringue, jouer dans un Zénith, même seule, très seule ! Tina Turner, Luz Casal et s’autoriser toutes les folies. Et Meringue le permet par son univers complètement inadapté.

Entre chansons, confidences et accidents, je voulais questionner la place de chacun.e dans notre société, comme il est difficile d’entrer dans les cases implicites qu’elle nous impose. Comment s’autorise-t-on à être ? Par où et par quoi faut-il passer pour se sentir libre ? Comment tout oser ? En a-t-on encore le droit et la possibilité ? Qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains ? Nous pouvons nous relever de tout.

Meringue est un être sur le fil, sans censure, qui se livre tel quel, sans tricher, qui cherche, se trompe, s’effondre, explose, rit, pleure, se relève, traverse l’existence avec une rage insolente et une fragilité déroutante. Et avec ses failles, elle dévore l’espace de jeu et c’est tout ce qui importe. C’est SA place de créature, sa planète.

J’ai choisi Marie-Laure Malric à la mise en scène car son travail correspond parfaitement à ce style dans lequel elle navigue depuis toujours et elle est capable de transcender ce texte pour en faire un véritable spectacle à la hauteur de ces créatures inclassables et sublimes, de ces « jolis jolis monstres » tout en y apportant du théâtre d’objets et des images fortes et poétiques dont elle seule a le secret.

Ce projet verra le jour sur la saison 2021/2022, et sera ensuite davantage diffusé en 2022/2023 aux vues des conditions actuelles. Plusieurs lieux nous accueilleront dont l'Armorica à Plouguerneau (29), le centre culturel de Bergerac (24), Dromesko à Saint-Jacques de Lalande (35), la ville de Vezin-le-coquet (35), par Graines de Rue à Bessines sur Gartempes (87) et d'autres sont encore en attente de confirmation.

Et pour qu'il puisse voir le jour, nous avons besoin de financer les répétitions, les costumes, la scénographie, et c'est ce à quoi servira cet argent qui composera une partie de la production du projet. C'est pourquoi nous faisons ce Proarti!

Isabelle Sempéré (autrice et interprète)