Médée Kali part à Avignon

AUX ORIGINES

MÉDÉE KALI est un projet mené par Émilie Faucheux - comédienne et metteur en scène -, une création rendue possible grâce au festival Entre cour et jardin, qui a démarré dans des lieux offrant une grande proximité avec le public, des lieux qui jouaient comme scénographie en résonance avec le texte : une carrière dans les bois, des cuisines ducales, la salle voutée d'un musée archéologique, la chapelle d'un ancien prieuré, et d'autres encore... improbables et essentiels.

Le spectacle s'est monté en lien direct avec les spectateurs grâce à une dizaine de représentations où s’expérimentaient à chaque fois une rencontre avec un nouveau musicien et un nouvel instrument: Didier Petit au violoncelle, Mathieu Besset à la guitare et à la basse, Pierre Berthet aux gouttes d'eau, vibrations de feuilles séchées, et hauts-parleurs prolongés, Jean-François Pauvros à la guitare électrique et au chant, Michaël Santos, au beatbox et machines, et Benoît Jayot à la contrebasse.

.

ALORS... AVIGNON ?

LE SPECTACLE dure une heure et ne fonctionne qu’avec un musicien et une comédienne installée sur une chaise derrière laquelle est placée une enceinte... Après les représentations, on nous conseillait régulièrement d'aller jouer au off d'Avignon. C'est en effet un format de spectacle idéal pour ce festival car les plateaux, les jauges et les temps d'installation des petits théâtres d'Avignon sont extrêmement réduits... Médée Kali a peu de matériel et une petit équipe, alors on s'est dit : pourquoi pas?

PARTICIPER AU FESTIVAL OFF D'AVIGNON PERMET de faire découvrir le spectacle à un large public, de tenter l’expérience (plutôt rare) de jouer quasi un mois en continu sur une même scène, et, bien entendu, si on investit autant, c'est surtout pour faire connaître notre travail aux professionnels.

OUI MAIS OÙ À AVIGNON?

PRESENCE PASTEUR est un des lieux du festival spécialisé dans l'écriture contemporaine. MÉDÉE KALI a été écrit par un auteur encore vivant, Laurent Gaudé, ayant reçu - entre autres - le Prix Goncourt (mais ce n'est pas très important les Prix, l'important c'est ce qu'il écrit).

Et en plus, à Présence Pasteur, il y a une cour arborée, jolie, accueillante... dans l'été chaud et la folie du festival, c'est un endroit agréable pour tout le monde.

Mais un tel projet coûte relativement cher, car il implique de louer la salle de spectacle, de louer un logement pour la durée du festival, de créer et d'imprimer des affiches, des tracts et d'autres outils de communication ; charges auxquelles s'ajoutent les droits d'auteurs, frais d'inscriptions, frais de déplacements, rémunérations obligatoires par l'inspection du travail, frais d'administration et de production etc...

Avignon étant très prisé, les enchères montent très vite. La compagnie ayant repris son activité récemment, elle n'a pas assez de réserve - d'où ce projet de financement participatif - et mise sur ce festival pour lui donner une visiblité plus importante.

ET LE SPECTACLE EN LUI-MÊME ?

C'EST UNE HEURE AVEC UN TEXTE DENSE ET POIGNANT, tout près d’une comédienne engagée de toute sa sensibilité et de tout son corps, dialoguant en direct avec un musicien qui évoque, sans l'incarner, l’homme à qui elle parle.

UNE FORME THÉÂTRE ET MUSIQUE qui a été jouée dans des lieux atypiques, avec des publics très différents, ce qui nous a permis de découvrir que le spectacle touchait chacun à des endroits de sensibilité singulière, grâce au récit et à la performance physique et musicale qui fonctionne comme une sorte de transe envoûtante. Les spectateurs, quels qu’ils soient, avertis ou novices, urbains ou ruraux, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, nous témoignent de l’écoute intime qu'ils ont de cette expérience face à Médée Kali.

L'HISTOIRE MYTHIQUE REVISITÉE par Laurent Gaudé ajoutant à Médée d’être aussi Gorgo la Méduse, et Kali la déesse hindoue. Médée, en plus de la fable connue, vient donc du Gange et pétrifie les êtres. Le récit commence après qu’elle a tué ses enfants. Elle revient sur leur tombeau pour les en extraire et que sa vengeance soit totale. Elle s'aperçoit alors qu’elle est suivie par un homme qu'elle ne connaît pas. Il prend garde de ne jamais s'approcher. Elle aime sa présence. Elle lui parle. Il écoute silencieux. Il n'existe que par les mots de Médée Kali qui joue avec cette présence/fantôme. C'est à lui qu'elle raconte : Jason, l’amour le meurtre des enfants… Il provoque les souvenirs, la séduction, et le combat.

Une Médée universelle, humaine malgré sa puissance et ses actes, érotique, proche et extrêmement touchante.

AVEC LA CONTREBASSE POUR TOUJOURS. Benoît Jayot, compagnon fidèle depuis plus d'un an, est une star prisée par d'autres feux. Il nous fallait donc appeler un nouveau Persée : c'était l'occasion de reprendre les rencontres musicales.
La contrebasse étant devenue l'instrument chéri ( pour ce son si chaud, si grave, aux possibilités géantes de percussions, pizz et coll'arco ( à l'archer)), c'est donc un contrebassiste qu'il nous fallait. Jean Waché nous était présenté, et Jean Waché nous présentait Jonathan Chamand. Ils seraient donc deux, en alternance, pour accompagner Médée dans sa route vers le Vaucluse.

NOUS SOMMES DANS LE PROGRAMME DE PRESENCE PASTEUR, REGARDE :