Le Bistro d'Ulysse

Théâtre nomade dans les bars
ARTS DE LA SCÈNE
PRODUCTION

Présentation du projet

LE PROJET

« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage,

Ou comme celui-là qui conquit la toison,

Et s’en est revenu plein d’usage et raison,

Vivre entre ces parents le reste de son âge… »


" Voilà, c’est l’Idéal, le rêve à accomplir : Partir, voir le monde, connaître les autres et se connaître soi-même, engranger cette connaissance unique, et comprendre que ce que l’on cherche ailleurs est en soi. Alors on peut rentrer chez soi, avec le monde en soi. Oui, mais…

Est-il encore possible de faire ce rêve-là, sans croiser ceux qui voyagent contre leur gré, chassés par la Barbarie, jetés sur les routes, les mers, dans les déserts ? L’exil est horrible parce qu’il est subi sous la contrainte, rien d’initiatique là-dedans, ou alors de la façon la plus violente qui soit…

C’est de cela que traite « Le Bistro d’Ulysse », le voyage, les voyages, dans le monde d’aujourd’hui. Partir, revenir, fuir, vivre ou mourir…

Et puis, il y a les voyages que l’on trouve dans les livres, ceux faits ou rêvés par d’autres, magnifiés par la force et la magie de l’écriture, une connaissance formidable du monde et de soi, relais multiples dans l’appréhension du monde, marqueurs poétiques de la conscience d’être vivants. Et libres ? "

Nathalie Chemelny, metteuse en scène


Création 2017

Un couple. Ils tiennent un bistro. Ils racontent leurs histoires, leur histoire.

Lui est parti d'ici pour ne pas faire comme son père et ses grands-pères. Il voulait voir le Monde, sortir de "son" monde. Il raconte ses voyages, ses expériences à l'étranger... Mais il est aussi question d'exils et d'exilés, de déplacés ou de confinés, de ce qu'il a voulu fuir et qui finalement le ramène, une mémoire qui le constitue et l'ancre à sa terre.

Elle, déjà ancrée, est restée au village, encore petite fille pour le premier départ d'Ulysse, et a grandi au rythme de ses allers-retours, de ses cartes postales, en cherchant dans les livres ce qu'il voit et vit au loin, à l'aimer et l'attendre...


Théâtre nomade dans les bars / Manipulation d’objets

Deux comédiens (un homme, une femme), une création collective pour l’écriture et le choix des textes d’écrivains-voyageurs, pour un spectacle itinérant dans les cafés.

Théâtre d’objets, aussi. Créer, au fur et à mesure du récit, les paysages traversés, réels ou littéraires, sur cette scène magique qu’est le comptoir de bar, où, c’est bien connu, « on refait le Monde ». Musique originale, et illustration sonore en direct, pour accompagner les pérégrinations de notre Ulysse voyageur et de sa Pénélope immergée dans les livres.

Peu de technique, beaucoup de manipulation pour créer dans chaque café une esthétique poétique envoûtante où acteurs et spectateurs partagent cette même atmosphère.

Et boire des coups, être ensemble, ça ne peut pas faire de mal, pour rêver d’ailleurs, constater les désastres du monde, se repaître de la force des livres, se situer en soi et dans le monde…

Pour ce projet, Nathalie Chemelny associera le comédien Laurent Provots, déjà présent dans le spectacle Soifs ! qui a fait une tournée dans les bars pendant 10 ans, à la comédienne Flore Tricon avec qui elle a travaillé sur les 2 créations autour de la mémoire des résistants et des déportés de la 2ème Guerre Mondiale, en tournée dans les collèges pendant 2 ans, en partenariat avec le Conseil Départemental de la Haute-Savoie.


Un spectacle nomade sur le territoire

Le Bistro d’Ulysse sera créé en fin octobre 2017 et donnera lieu dès l’automne à une diffusion sur les territoires de la Lozère. La création sera accompagnée par un travail de médiation en parallèle de la diffusion du spectacle, autour du thème du voyage et de l’exil.

En coopération avec Le Théâtre de Là et avec le soutien de Scènes Croisées et la Ville de Mende, la compagnie Moitié Raison – Moitié Folie se donne comme objectif, en proposant des formes accessibles notamment avec ses spectacles nomades, des rencontres et des ateliers, des mises en espaces des textes, de faire découvrir au plus grand nombre la richesse et la diversité de cette littérature sur scène. L’idée est d’aller à la rencontre des publics avec une forme de spectacle nomade, adapté à tout type de lieu.

Des actions de médiation seront également menées, en partenariat avec les collectivités et structures locales, notamment en direction des établissements scolaires, des bibliothèques, des associations locales…

Cette 1ère création sur le territoire lozérien sera également l’occasion d’échanges et d’allers-retours entre deux territoires ruraux : La Lozère et la Haute-Savoie, pour des échanges d’expériences notamment avec Thonon Événements et Cultur(r)al - Service culturel de Sallanches, deux structures culturelles qui soutiennent le travail de la compagnie.


Financement participatif

Ce financement participatif a pour but de nous permettre d'aider à financer les 4 semaines de résidence de création, qui auront lieu à Mende entre septembre et octobre 2017.

Nous avons une mise à disposition de l'Atelier des Songes par les Scènes Croisées de Lozère et l'Espace des Anges par la Ville de Mende. Ce financement participatif servira à payer les temps de travail au plateau des comédiens et du metteur en scène, soit 192 heures de répétitions pour 3 personnes. Ainsi que 10 jours de résidence pour la création musicale.


A quoi sert l'argent collecté

Cette collecte a pour objectif de pouvoir aider à financer 4 semaines de résidences de création sur 6 semaines au total, qui auront lieu comme suit :

 - 4 au 10 septembre 2017 / Cultur(r)al - Service culturel de Sallanches :
   1 semaine de résidence pour la création musicale et un 1er travail sur le plateau.


  - 11 au 17 septembre 2017 / Thonon Evènements :
    1 semaine de résidence avec les comédiens et construction du décor.


  - 18 au 30 septembre 2017 / Scènes Croisées de Lozère :
    2 semaines de résidence à l’Atelier des songes avec les comédiens.


  - 23 octobre au 4 novembre 2017 / Ville de Mende :
    2 semaines de résidence de création à l’Espace des Anges avec les comédiens.
    Création et première dans un bar – restaurant de Mende.

 

Avec 100 €, nous pourrons financer une journée de répétition pour un comédien ;

Avec 300 €, nous pourrons financer 1 journée de répétition pour les 2 comédiens et la metteuse en scène ;

Avec 600 €, nous pourrons financer 1 semaine de répétition pour 1 comédien ;

Avec 1 500 €, nous pourrons financer la création musicale ;

Avec 1 800 €, nous pourrons financer 1 semaine de répétition pour les 2 comédiens et la metteuse en scène ;

Avec  11 900 €, nous pourrons financer les 4 semaines de résidence de création à Mende.
.

Si nous dépassons notre objectif de collecte nous financerons la sortie de résidence dans un bar / restaurant à Mende, début novembre.

 


Objectif de collecte

1 000,00 €

Montant Global

30 200,00 €

Dépenses

Désignation Montant

Transport

Transport 750,00 €
SOUS TOTAL 750,00 €

Défraiement

Repas 1 800,00 €
SOUS TOTAL 1 800,00 €

Rémunération

Rémunération 17 100,00 €
SOUS TOTAL 17 100,00 €

Création artistique

Création décor et scénographie 2 500,00 €
Création lumière 1 500,00 €
Création musicale 1 500,00 €
Ecriture 4 500,00 €
SOUS TOTAL 10 000,00 €

Frais généraux

Coordination - frais postaux - assurance 550,00 €
SOUS TOTAL 550,00 €

TOTAL

TOTAL 30 200,00 €

Recettes

Désignation Montant

Financement public

Région Occitanie 2 000,00 €
Département de la Haute-Savoie 5 000,00 €
SOUS TOTAL 7 000,00 €

Coproduction

Thonon Evènements 300,00 €
SOUS TOTAL 300,00 €

Soutien à la création

ADAMI 3 000,00 €
SPEDIDAM 5 000,00 €
SOUS TOTAL 8 000,00 €

Mécénat particulier

Mécénat d'entreprise 3 000,00 €
SOUS TOTAL 3 000,00 €

Proarti

Financement participatif proarti 1 000,00 €

TOTAL

TOTAL 19 300,00 €

Suivez l'actualité du projet !

  • Journal de création, Le Bistro d’Ulysse #7

    Quand on est artiste, il faut être circassien, il faut savoir jongler… Ce mois passé, j’ai progressé en jonglage !

    J’ai fini d’écrire (enfin !) « Le roman d’Anna et Ulysse », la matrice du spectacle, la colonne vertébrale qui va permettre à Flore et Lolo d’écrire, à Aurélie de composer, et à moi de continuer à rêver. Je l’ai envoyée à l’équipe pour avoir des retours, savoir si la structure de mes propositions est cohérente, si la chronologie tient la route, et si la forme est déjà lisible (visible). Pour le fond de l’histoire, mon propos, je veux bien des retours aussi, mais pour conforter que ce que je veux dire est sensible !!!

    Je suis en train d’arrêter les extraits précis des textes que dira Anna, et surtout, je suis plongée dans l’extraordinaire texte de Patrick Chamoiseau, « Frères migrants » (Ed. du Seuil), qui m’emplit toute entière tant il reflète ce que j’ai en moi comme questions, indignations, solutions, autour de ce drame des migrations forcées de par le monde. En tous cas ce texte me confirme que je ne me trompe pas,

    -sur l’utilité de créer un tel spectacle,

    -sur mon désir de partir de l’amour pour en parler.

    Ce texte, je veux le lire pour la fête éphémère du « Théâtre de Là », dans le cadre des lectures proposées par la compagnie autour du « Bistro d’Ulysse », tant il est clair, radicalement clair…

    Il y a eu une parenthèse enchantée pendant ce mois passé, (faire un spectacle autour des « migrants » encombre parfois le cœur et l’âme) c’est la réunion à l’Odéon autour du projet du « Cercle de l’Attention »et d’Antoine Vitez. Les projets artistiques pour cette proposition protéiforme ont fleuri, ils sont forts, et nous sommes ravis et excités de ce qui est en train de ce passer. Nous découvrons, parce qu’il s’est passé trente ans, la chance énorme que nous avons eu d’apprendre l’art du théâtre avec un tel maître, ce que cette genèse de notre vie d’artiste a imprimé en nous, les ultimes dépositaires de cet enseignement.

    En période de création, cette réunion si stimulante m’a permis de balayer (temporairement !) les doutes inhérents à ce moment particulier de l’écriture…

    Nathalie Chemelny, 23 juin 2017

  • Journal de création, Le Bistro d’Ulysse #6

    J’ai breaké.

    Parce que la vie quotidienne, quelquefois, envahit l’espace secret de la création, elle prend le dessus sur la vie rêvée de l’œuvre en train de se faire, et donc elle m’a éloigné de mes mots, images et pensées pour « Le Bistro d’Ulysse ».

    Mais j’ai travaillé.

    -Nous avons eu deux jours fructueux d’échanges avec Flore et Laurent, autour des personnages, de leur vie, de leur histoire commune et de leurs histoires séparées, des séquences d’objets et des images qu’elles vont provoquer, et surtout nous avons parlé de l’écriture de ce spectacle, de la méthode à utiliser pour arriver à nos fins, et nous sommes partis sur une façon de faire qui nous a semblé bien à tous les trois.

    -J’ai aussi continué mon travail d’arpentage de la Lozère et de rencontres pour ancrer Ulysse et son bistro. Je suis en affaires avec Thonon - évènements et le service culturel de Chamonix pour des représentations et un travail de médiation autour…

    -J’ai bien entamé la rédaction de l’histoire du spectacle, avec pour objectif de la finir cette semaine (nous sommes mardi !) pour que tout le monde dans l’équipe ait le même outil de travail.

    Je veux rentrer dans mon cocon…

    Il le faut absolument, pour ne pas prendre de retard tant il y a de choses à faire. Mais l’extérieur me réclame ! Il y a les ULTIMES représentations de « Soifs ! » au festival 48è de rue à Mende en juillet, j’y vais physiquement demain matin (mercredi), presque quatre heures de route aller/retour, de la maison, toute la matinée, quoi ! Il y a la vie quotidienne de la compagnie avec des changements de personnes à accompagner, le constat que le nerf de la guerre (les pépettes !) ne sonne ni ne trébuche très fort, et qu’on a beau avoir des idées, on a peu pour les mettre en branle… ET ÇA ! Ça n’aide pas !

    JE VEUX MA BULLE !!!

    Nathalie Chemelny, 30 mai 2017

  • Journal de création, Le Bistro d’Ulysse #5

    J’ai vu la solaire Aurélie « The Wild noise » mercredi dernier, à Aix, à une terrasse vent et soleil, dans un coin où j’ai tant traîné mes guêtres que j’étais toute emplie de ma jeunesse insouciante pour lui parler du spectacle. Les retrouvailles ont été délicieuses, notre connivence artistique a repris où on l’avait arrêtée après « Galino », et notre connivence tout court s’est vite enflammée à la chaleur de nos retrouvailles…

    Ce qu’il me reste à faire, maintenant, c’est coucher noir sur blanc le « roman » d’Anna et Ulysse, et construire la matrice qui permettra à tout le monde de travailler dans ses espaces de création. J’ai quasiment tout dans la tête, parce qu’une fois de plus j’ai raconté et, à force de relater, la forme même du récit se solidifie, la trame est plus précise. Il est urgent de s’atteler à cette tâche, mais j’ai cette difficulté d’avant l’écriture, tant j’ai la sensation que c’est le souk dans ma tête…

    Notre semaine de rencontres en Lozère a été très stimulante pour l’énergie dont j’ai besoin, et pendant mes retrouvailles avec Aurélie, un coup de fil de mon « allié » Denis à Thonon a rajouté du pétillant à cette aventure… Faut que je m’y mette !!!

    La colonne vertébrale de mon récit, c’est l’histoire d’amour d’Anna et Ulysse, comment elle s’est construite puis épanouie par la seule volonté d’Anna, et comment Ulysse a progressivement perçu, admis, accepté cette lame de fond… J’ai personnellement, très jeune, mis l’amour au centre de ma vie. Je donne cela à Anna. Faire grandir ce sentiment au-delà de soi est le début de la fraternité. Pour l’écrivain Erri De Luca, « deux est le contraire de un », pas le double, et cette pensée quand j’ai lu ce livre « Le contraire de un » m’a réjouie , et m’a amené pour l’écriture la liberté dont j’avais besoin pour parler de l’Amour.

    Cette histoire s’inscrit dans d’autres histoires, celles lues par Anna et celles des récits de voyages d’Ulysse. Poétique mais pas coupée du Monde, politique au sens littéral, humaniste dans sa manière d’être tournée vers les fragiles. Leur histoire de l’Amour…

    J’ai ordonné naturellement les séquences de théâtre d’objets, je les ai assez précisément dans la tête, celles dont les textes sont déjà circonscrits sont très claires, mais les autres sont claires aussi, enfin la sensation que j’en ai ! Il se précise qu’il y aura un gros travail de lumière, d’autant qu’il devra être autonome et d’esprit « rudimentaire ». Tout en 220, lampes, guirlandes, racks de multiprises et variateurs. Dans l’idéal, les acteurs devraient pouvoir gérer la lumière et le son. Est-ce possible ? Une fois la matrice écrite, allez, d’ici une semaine, j’irais voir Julien, un chouette gars d’ici, rencontré il y a peu, éclairagiste, pour lui parler de mon bazar…

    Nathalie Chemelny, 8 mai 2017

  • Journal de création, Le Bistro d’Ulysse #4

    Un mois déjà que j’ai écrit dans ce journal, pendant lequel j’ai lu des récits, des romans, des revues, écouté des témoignages, visionné des images de personnes réfugiées, pour nourrir la fiction et inventer la vie de ces deux personnages. Je me remplis l’esprit, choisis des extraits de textes : j’ai « circonscrit » l’extrait du texte d’Alexandra David- Néel que dira Anna, et a surgi l’image scénique de ce moment comme une évidence. Alors je me suis dit c’est bien, ça travaille !!!

    J’ai contacté les acteurs… Flore est bien là mais évanescente et loin d’ici.

    Laurent, plus près géographiquement de la maison est venu deux jours avec compagne et enfant qui ont bien profité du printemps cévenol, et nous avons fait le point. Je lui ai raconté l’histoire que je sais déjà d’Ulysse, depuis son enfance jusqu’au moment présent, les cartes de géographie dessinées avec soin à l’école, la destination de ses voyages, la durée, les retours au village entre deux départs, les cartes postales envoyées, comment Anna s’est immiscée dans sa vie, puis l’importance qu’elle prend dans ses envies de retours, ses découvertes des autres et son empathie grandissante pour ceux qui sont fragilisés, n’importe où dans le monde… Je lui ai raconté ce que je sais déjà d’Anna. La ligne de force qui anime le personnage, c’est qu’elle est tombée amoureuse d’Ulysse dès son enfance. Sans le savoir d’abord puis le réalisant à 11 ans, à la lecture de « l’Odyssée ». Il est primordial pour moi, va savoir pourquoi, peut-être parce que j’y crois ! de raconter cette fidélité dans le temps, qui construit la personnalité d’Anna, sa richesse intérieure, qui lui donne le goût de la littérature, de la connaissance, qui en fait une femme libre, libre de rester au village et d’attendre qu’Ulysse comprenne de quoi il retourne. Quand il comprend, puis admet, et qu’il se lance dans cette aventure de l’amour, elle va concrétiser ce qu’elle pense depuis petite : offrir cet amour aux autres, et faire du bistro, leur nid, un espace d’accueil et de tolérance au malheur des tristes, tant la délaissée, le chômeur ou le poivrot que l’étranger de passage ou en demande d’asile.

    Nous avons parlé des objets aussi ; je lui ai dit : pas beaucoup, mais extrêmement bien choisis ! Laurent a un rapport aux objets, aux matières, que j’aime depuis que je le connais (plus de quinze ans, quand même !). Son esthétique a un rapport direct avec le souvenir intime, et les objets avec lesquels il travaille ont une fragilité totalement émouvante, il peuvent se briser comme un rien et pourtant sont solides, comme une projection de la nature humaine dans des totems de rien du tout. Il récupère et transforme avec une poésie bien à lui. Une idée magnifique a fusé, que je garde précieusement, une toute petite chose mais si belle ! J’ai envie que ce spectacle crée du Beau, c’est ma réponse à la Barbarie du monde qui m’étreint tant quelquefois.

    Ce qu’il m’a renvoyé, c’est que tout ça est plutôt clair. Tant mieux, parce que j’en ai tellement plein la tête que je n’ai pas forcément cette sensation-là ! Flore, il faut vite que nous fassions la même chose, mais en attendant, ce chapitre du journal est pas mal pour toi !

    Nous nous retrouverons tous les trois en mai, avec des bouts de textes, les extraits des auteurs choisis pour Anna, des idées d’objets et nous pourrons alors commencer à malaxer la matière. (Malaxe, malaxe, ah, Baschung !). Forte de cette ossature primitive, je vais contacter Aurélie « The Wild Noise » Garnier, et nous allons causer musique… A Suivre.

    Nathalie Chemelny, 18 avril 2017

  • Journal de création, Le Bistro d’Ulysse #3

    L’écriture de ce récit : Il ne faut pas tomber dans la « facilité » d’un ping-pong de monologues, sinon « Soifs ! » sera trop présent. Non. Il y aura un grand monologue de chacun, parlant de soi, et le reste sera une conversation entre les deux personnages ou directement avec le public, incluant les récits. J’imagine par exemple, que sur un récit de voyage amorcé par Anna, mettons le Tibet d’A. David-Neel à partir d’une carte postale envoyée (du Népal, je pense, car voyager au Tibet relève de la gageure) par Ulysse, se déploie le petit théâtre d’objets ou pour être plus précise, « de comptoir », (on y revient !, car les corps seront de la partie, sinon je ne m’appelle pas Nathalie Che… !), et le texte dit par Flore, et qu’en contrepoint, interrompant le récit d’Anna, Ulysse raconte ce qu’il a vu vraiment de la réalité du bouddhisme tibétain, et de la réalité de cette civilisation en exil, et donc il y aura un dialogue entre passé et présent, sans jugement, (au public de se situer), mais en mettant les humains au centre, et en filigrane, apparaîtra la nécessité, pour les deux personnages, de se mettre au service de toute personne en détresse.

    Nos écritures : vous avez, tous les deux, des écritures extrêmement différentes, et c’est ça qui m’intéresse dans ma demande de plancher sur vos partitions respectives. J’ai vu, Laurent, en travaillant avec toi l’été dernier sur « Tito le facteur », quel plaisir tu avais à dire les parties écrites par toi, qui coulent de toi comme une rivière tranquille agitée de quelques tourbillons, comment cette écriture est ta langue intime et l’émotion que cette alchimie provoquait sur le public. Flore, je suis en train de lire ton texte, et je crois que je savais déjà que tu aurais cette façon-là d’écrire. Je t’ai connue adolescente, et je peux te dire que ton écriture était déjà dans ton corps, dans ta façon de dire les textes, de « mâcher » les mots…

    Vous êtes le feu et l’eau. Flore tu as un jeu tendu, totalement engagé, corps et texte ne font qu’un. Lolo, c’est ta voix le moteur de ton corps, et ça t’amène à poser une façon de jouer où, au-delà de ta virilité évidente, toute la fragilité qui t’habite essaie d’être contenue. Mais, il n’y a qu’à gratter !

    Mon écriture sera le ciment, la structure du récit, puisque j’ai dans la tête la nébuleuse de cette histoire, où apparaissent les images, petit à petit…

    Nathalie Chemelny, 18 mars 2017

  • Journal de création, Le Bistro d’Ulysse #2

    En fait, j’ai abandonné l’idée du troisième personnage en parlant de ma trame, d’abord avec ma sœur, journaliste « culture », puis avec Céline, hier, qui m’a aidée à trancher. Oui, il est plus intéressant de poétiser que d’imposer et, comme l’a justement fait remarquer Céline, l’empathie se fait plus « naturellement », du fait de la surdose d’images et d’informations au sujet des réfugiés, avec les aidants, qui, on le sait, se mettent en situation de délit en accueillant ces personnes en détresse.

    Ulysse et Anna, en livrant leur histoire, vont nous révéler leur capacité à accueillir les errants de passage, et c’est Anna, parce qu’elle est restée là tout le temps, qu’elle s’est ouverte au monde dans les livres et dans l’amour pour Ulysse, qui sera le moteur de cette révélation. Peut-être à travers un texte de maintenant, soit Omar Youssef Souleimane, (programme NORA pour la résidence des artistes réfugiés en France, avec le soutien de LA CHARTREUSE), soit, comme l’a suggéré Gwénola, Gaël Faye… A voir ensemble d’autres suggestions, mais c’est l’idée… D’un point de vue dramaturgique, on reste dans le cocon tissé par nos deux personnages, au public de se situer par rapport à l’idée des aidants. Ancrer le spectacle du point de vue des aidants plutôt que des errants m’ancre à ma révolte profonde et me permet de visualiser beaucoup mieux la structure, et même des images scéniques déjà très précises.

    Pour les récits contemporains, je suis en train de terminer « Baïkal-Amour », d’Olivier Rolin, (éd. Paulsen) qui relate la construction de cette ligne de chemin de fer dantesque, évoque à chaque page les déportations en Sibérie, les habitants de cette région étant des descendants de déportés mais aussi des populations autochtones, oubliés de Poutine, et retrace le voyage de Tchékhov vers l’ile de Sakhaline, terminus de la ligne de train. Un récit au blues gluant, éclairé par les descriptions splendides des paysages traversés, cette Taïga inimaginable à concevoir dans sa vastitude, et ces fleuves qui semblent des mers glacées ou mouvantes…

    Pour les lectures d’Anna, voici la liste des textes sur lesquels je vais m’appuyer :

    A. Alexandra David-Neel, « Voyage d’une parisienne à Lhassa », éd. Pocket

    B. Henry de Monfreid, « Trilogie de la mer Rouge », éd. Grasset

    C. Cyrille Monod, « Les carnets de Théodore Monod », éd. Le Pré aux Clercs

    D. Anton Tchékhov, « Voyage à Sakhaline » éd. Le Capucin

    E. Anton Tchékhov, « L’île de Sakhaline » (trad. Lily Denis), éd. Folio Classique

    F. Jack London, « Construire un feu », éd Phébus, Libretto

    G. Jack London, « La vallée de la Lune », éd. 10/18

    Bien sûr, pour le moment, je n’ai pas encore arrêté les extraits, sauf pour « Construire un feu », qui est la « scène fondatrice » du spectacle, et que j’ai déjà parfaitement en tête…

    Voilà pour aujourd’hui !

    Nathalie Chemelny, 10 mars 2017

  • Journal de création, Le Bistro d’Ulysse #1

    Ulysse : Il a 45 ans, il a repris le bistro de ses parents, au village, parce qu’ils ont pris leur retraite. Il l’a renommé « Le bistro d’Ulysse ».

    Depuis enfant, il a toujours eu l’envie des voyages, parce qu’à l’école, la géographie le faisait rêver, et plus particulièrement dessiner les cartes. La première fois qu’il est parti, il avait 20 ans. Et il n’a plus fait que ça, partir, revenir, bosser au bar, repartir… Il voulait tout voir du monde, mais très vite il s’est rendu compte que plus que les paysages, c’étaient les gens qu’il avait envie de découvrir, et sa quête est devenue la recherche des « peuples premiers », puis les populations déplacées, pourquoi les gens partent ou restent… Une quête intime, en fait…

    Anna : Elle à 25 ans, elle est la fille des boulangers, au village, où elle est restée, aimant cet endroit plus que tout.

    Le premier souvenir qu’elle a d’Ulysse date du premier retour de celui-ci. Elle est gamine, mais ce grand voyageur la fascine, et régulièrement elle ira au bar, demander des nouvelles, et découvrir les cartes postales envoyées par Ulysse des contrées lointaines. Quand elle a 11 ans, elle lit « L’odyssée », et suit les aventures d’Ulysse comme si c’était de « son Ulysse » qu’il s’agissait. Elle se rebaptise secrètement Pénélope, et décide d’attendre aussi les retours d’Ulysse au village.

    Elle décide aussi, dans son for intérieur, de chercher des récits correspondants aux cartes postales, pour imaginer quels pays il traverse, et plonge à corps perdu dans la littérature. Ce sera sa façon de voyager avec lui, puis de l’aimer, au fur et à mesure qu’elle grandit.

    L’amour : Chaque fois qu’Ulysse revient, Anna le bombarde de questions, elle est d’une curiosité insatiable. Elle lui parle des livres qu’elle lit pour voyager en même temps que lui. A chacun de ses retours, leur rendez-vous devient tacite et leur relation s’épaissit au fil du temps, pendant qu’Anna grandit. C’est elle la désireuse, l’amoureuse, qui ne cessera de vouloir séduire Ulysse, pour qu’une fois « grande » il l’aime à son tour, pour toujours. Elle y parvient…

    (A ce moment de ma réflexion, le désir d’un troisième personnage de l’histoire, un ou une jeune « migrant(e) », qui entre à la fin dans le bar est encore un peu flou, je ne suis pas sûre de la nécessité de ce personnage ; c'est-à-dire que je ne sais pas encore si l’immersion de la «réalité », toute théâtrale, est un bien-fondé ou un « coup » dramaturgique, que je sais très efficace ! Il faudra que nous en parlions tous, qu’on essaie des choses, avant de s’engager dans ce choix. Peut-être peut-on tout faire passer de la douleur de l’exil, du voyage forcé, de la déportation de population, dans l’histoire d’Ulysse et Anna… A suivre !)

    Les textes : pour le moment, je suis partie sur des écrivains-voyageurs du début du 20ème, ou fin 19ème, Tchékhov vers Sakhaline, Jack London dans le Grand Nord (construire un feu), Alexandra David-Néel au Tibet, Henry de Monfreid dans la corne de l’Afrique, Théodore Monod dans le désert, mais je consulte aussi des livres de maintenant, d’auteurs ayant fait des voyages similaires, pour confronter passé et présent, car dans ces récits sont évoquées les personnes déplacées, chassées, massacrées… Dès que la liste est à peu près calée, je la rajoute à ce journal…

    Nathalie Chemelny, 8 mars 2017

Contreparties

Remerciements

pour 10,00 € et +

6 ARTINAUTES

Pour vous remercier vous recevrez notre affiche dédicacée.

Notre Carte Postale

pour 50,00 € et +

3 ARTINAUTES

En plus de l'affiche vous recevrez une carte postale d'un des pays visité .par le personnage d'Ulysse.

1 invitation

pour 250,00 € et +

0 ARTINAUTES

En plus des contreparties précédentes recevez 2 invitations à une de nos représentations.

Rencontre avec l'équipe

pour 500,00 € et +

1 ARTINAUTE

En plus de toutes les contreparties précédentes nous vous offronsune rencontre avec l'équipe autour d'un apéritif convivial.

Le Dîner

pour 1 500,00 € et +

0 ARTINAUTES

Pour vous remercier de votre grande générotisté en plus des contreparties précédentes nous vous invitons à dîner.

"Spéciale Entreprise"

pour 5 000,00 € et +

0 ARTINAUTES

Nous venons .jouer le .Bistro d'Ulysse au sein de votre entreprise !